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vendredi 20 septembre 2024

LA PRINCESSE ET LE CV 90

Ce qui aurait pu être le titre d'un conte pour enfant n'est que celui d'une chronique un peu inhabituelle sur ce blog. Loin de vouloir remplacer Stéphane BERN et ses chroniques royales, Blablachars a eu envie de vous adresser un clin d’œil princier et blindé. En effet, on a appris cette semaine que Son Altesse Royale, la Princesse Ingrid Alexandra effectue un service militaire de quinze mois au sein de l'armée norvégienne, soit trois mois de plus que la durée minimum. Seconde dans l'ordre de succession, la Princesse est affectée au 12ème Bataillon de Génie, rattaché à la Brigade Nord, au sein de laquelle elle exerce la fonction de tireur sur CV90 STING, version génie du blindé suédois, en service au sein de l'armée norvégienne depuis 2014. Des images diffusées par les médias spécialisés ainsi que les propos de la Princesse indiquent qu'elle semble apprécier sa vie de membre d'équipage à bord du CV90, devenu pour quinze mois carrosse princier. Quoi de plus normal pour le roi des VCI ?

LE BOXER EN VERSION NEMO

C'est dans le cadre de l'exposition Defense Vehicle Dynamics qui s'est tenue à Millbrook cette semaine a permis de découvrir une nouvelle déclinaison du Boxer, issue de la coopération entre Rheinmetall et Patria. Dans cette version, l'engin allemand est équipé du mortier sous tourelle NEMO (New Mortar System) de 120mm développé par Patria, que l'on a pu voir tirer la semaine dernière sur l'AMPV (Armored Multi Purpose Vehicle) américain. La présentation au Royaume-Uni de cette version du 8x8 allemand ne doit rien au hasard, l'armée britannique qui a choisi le Boxer pour équiper ses unités d'infanterie a exprimé son souhait de le doter d'un moyen d'appui adapté. Le système israélien CROSSBOW développé par Elbit Systems a également été proposé au Royaume-Uni. En voyant cette nouvelle déclinaison, on ne peut que regretter l'absence de développement d'une telle version pour le VBCI, l'appui au contact étant assuré par le Griffon MEPAC (Mortier Embarqué Pour l'Appui au Contact) armé d'un mortier semi-automatique de 120mm installé en casemate. Solution qui ne manque pas d'interroger au moment où les mortiers sous tourelle se généralisent dans les armées.

DES CHARS AUSTRALIENS BIENTOT EN UKRAINE ?

Selon les médias australiens, l'Ukraine pourrait recevoir des chars en provenance d'Australie. Ce transfert permettrait de fournir à Kiev 59 M1A1 retirés du service en juillet dernier, dans la perspective de l'arrivée prochaine des M1A2 SEP V3 que l'armée australienne avait décidé d'acquérir en avril 2021 et dont les premiers exemplaires commencent à être livrés. Le transfert de ces chars acquis en 2004, qui devrait s'effectuer en plusieurs étapes doit être préalablement approuvé par l’administration américaine, qui doit autoriser leur réexportation vers un pays tiers. Cette étape permettra de définir les modalités logistiques de la préparation , du transfert des 59 chars et de la formation des équipages ukrainiens, qui pourrait être confiée aux États-Unis ou à un pays allié utilisant des M1. La décision australienne qui répond aux demandes répétées de Kiev à Canberra pour la fourniture d'équipements lourds, suscite des réactions mitigées en Australie. Si la communauté ukrainienne installée dans le pays se félicite de cette décision, une partie de l'opinion publique reste prudente quant à l'implication de l'Australie dans le conflit ukrainien, que la fourniture de ces chars concrétise encore un peu plus, l'opposition s'interrogeant sur les implications financières et diplomatiques  d'une telle opération et sur ses conséquences sur les relations avec la Russie. L'administration américaine devrait accueillir avec satisfaction la décision australienne, Washington restant soucieux d'augmenter l'aide miliaire fournie à Kiev par les États-Unis et ses alliés. Les chars fournis par l'Australie devraient permettre à l'armée ukrainienne de compenser les pertes subies par les 31 M1A1 fournis par les États-Unis à l'automne 2023 et dont vingt exemplaires auraient détruits ou capturés. 

mardi 17 septembre 2024

DES PORTE CHARS POUR LE MAROC

Après avoir reçu en juillet 2021 le dernier M1A1 SA, le Maroc a décidé d'améliorer la mobilité stratégique de ses chars par l'acquisition de portes-chars lourds. Sans surprise, c'est la société américaine Oshkosh Defense qui a été choisie par le Royaume chérifien qui devrait recevoir à partir de 2025 des tracteurs HET (Heavy Equipment Transport) A1 et de remorques 635 NL. Pour fournir ces engins au Maroc, la firme américaine s'est alliée au distributeur Optimum Vehicle Logistics pour leur acheminement. La question de la mobilité stratégique des chars marocains demeure une préoccupation de Rabat dans la perspective de leur engagement face aux blindés du Polisario. Le nombre de camions et de remorques acquis par le Maroc n'a pas été communiqué tout comme la valeur du contrat.

LE RCH-155 AU COEUR D'UN TROC GERMANO-QATARI

Selon l'hebdomadaire allemand Bild, le gouvernement allemand aurait approuvé la vente au Qatar d'obusiers de 155mm RCH-155. Cette vente devrait s'accompagner du retour en Allemagne de 12 des 24 PzH 2000 détenus par Doha. Ces engins seraient reconditionnés avant leur transfert à l'Ukraine. Une opération qui ne manque pas d'interroger quand on se souvient des "pudeurs" germaniques devant l'exportation de matériels militaires (ou composants) à des pays jugés indignes. La dernière de ces réticences berlinoises étant illustrée par le silence des autorités allemandes aux demandes israéliennes parmi lesquelles de munitions de 120mm destinées aux Merkava de Tsahal. Le deal conclu avec le Qatar s'inscrit dans la logique du soutien allemand à l'Ukraine, qui vise à remplacer les matériels fournis par des pays tiers par des équipements "Made in Germany" pour le plus grand bonheur des industriels concernés.

UNE NOUVELLE COMMANDE DE BRADLEY M2A4

Alors que le développement de son successeur se poursuit, l'armée américaine n'en abandonne pas pour autant son VCI comme montre le dernier contrat signé avec BAE Systems. L'accord d'un montant de 440 millions de dollars qui a été finalisé ces derniers jours prévoit la livraison de plus de 200 Bradley M2A4. Ces engins devraient contribuer à maintenir le potentiel de l'infanterie mécanisée américaine en remplaçant (partiellement) les 300 Bradley fournis à l'Ukraine depuis le mois de février 2022. Le contrat signé est le dernier d'une longue série dont le montant total atteint plus de 950 millions de dollars, qui devrait permettre à l'armée américaine de maintenir en service le VCI jusqu'à l'arrivée du XM 30 et de pouvoir ensuite proposer à l'export (via les FMS Foreign Military Sales) les Bradley en version A4, au fur et à mesure de leur remplacement par le nouveau VCI. Un investissement judicieux pour les fantassins américains et pour les industriels concernés.

LE ZORAWAR AU PAS DE TIR

Un peu plus de deux mois après sa première apparition, le Zorawar indien poursuit son développement comme le montrent les images diffusées à l'occasion d'une campagne de tir. L'engin d'un poids de 25 tonnes est mu par un moteur de 750 ch qui pourrait supporter un éventuel alourdissement de l'engin, si celui-ci devait être équipé de blindages additionnels. toujours en termes de mobilité, les chenilles composites aperçues lors de la première sortie du char sont toujours visibles sur les images de tir. En revanche, le coffret possiblement un lanceur double pour missile antichar, que l'on pouvait voir fixé sur le côté droit de la tourelle en juillet a basculé sur le côté gauche de cette dernière sans que l'on connaisse la raison de ce changement. Le Zorawar qui a conservé pour cette séquence de tir sa tourelle d'origine, la 3105 de John Cockerill Defense, pourrait recevoir une tourelle de conception locale probablement développée par le CVRDE (Combat Vehicule Research ans Development Establishment) qui est engagé dans la conception de tourelles habitées et téléopérées pour des engins de combat. Le directeur de la DRDO (Defense Research and Development Organisation) a confirmé sa volonté " d'indigéniser" les systèmes critiques avant le lancement de la production en série de l'engin.En dépit de ces modifications, le développement  du Zorawar semble avancer conformément au calendrier fixé par les autorités indiennes, certainement impatientes de disposer (enfin) d'un engin capable d'affronter le Type 15 chinois sur les hauts plateaux tibétains.