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mercredi 4 décembre 2024

UN VAMPIRE DANS L'ARMEE DE TERRE.

Alors que la tendance semble être à une augmentation de la survivabilité des engins par le renforcement de leur protection structurelle et le développement de systèmes de protection active, l'armée française opte une nouvelle fois pour un véhicule ultraléger, dont la protection est sacrifiée à la sacro-sainte capacité d'embarquement à bord de l'A400M. Baptisé le Vampire (peut-être en référence à une esthétique discutable) le nouveau véhicule développé par Scania, symbolise selon son constructeur "la modernisation des capacités de défense françaises". Le Vampire est en effet destiné à remplacer les TRM 2000 et autres VLRA comme porteur d'un poste de tir Mistral 3 ou d'un canon de 20mm. Commandé via la centrale d'achats publics UGAP (Union des Groupements d'Achats Publics), le Vampire qui ne figure pas au catalogue du constructeur germano-suédois, conduira inévitablement à la constitution d'un énième micro-parc, au sein d'une flotte de camions logistiques dont le renouvellement a été confié à Arquus. En outre, cette acquisition dont l'urgence ne semblait pas avérée au regard de certains autres chantiers en souffrance, cohabitera donc au sein de l'armée de terre avec les futurs Serval LAD également équipés de Mistral 3 qui devraient être livrés  à partir de 2027. A l'heure où de nombreuses armées optent pour des systèmes de défense sol-air plus lourds, on ne peut que s'interroger sur une acquisition surprenante face à une menace drone omniprésente sur le champ de bataille, compromettant même l'avenir du char selon certains observateurs.

UN OUVRAGE INEDIT ET PASSIONNANT

Camille Vargas que l'on ne présente plus aux amateurs de la chose blindée et de son histoire vient de publier un ouvrage intitulé Un lieutenant avec les chars. Ce livre présente les carnets du lieutenant de réserve Claude Peignot du 5ème BCP (Bataillon de Chasseurs Portés) appartenant à la 1ère DCR (Division Cuirassée) au sein de laquelle il participe à la campagne de France. Les annotations de Camille Vargas Harlé permettent d'éclairer le témoignage inédit de l'officier et d'en faciliter la compréhension. Enrichi d'illustrations signées Kenneth Montagnier, l'ouvrage est publié par l'Escadron Les Editions, la maison d'édition créée en janvier 2024 par Camille Vargas Harlé  en vue de partager des témoignages, des archives et des travaux sur le fait guerrier. Avec la publication des carnets inédits du lieutenant Peignot, la nouvelle éditrice réalise un premier coup au but dont Blablachars vous recommande la lecture. Un cadeau à mettre sous les chenilles de tous les passionnés en attendant une séance de dédicace au Musée des Blindés !

UN NOUVEAU CEO POUR KNDS

On a appris hier la nomination Jean Paul ALARY au poste de CEO (Chief Executive Officer) du groupe KNDS (Krauss Maffei Wegmann Nexter Defense Systems). C'est le 1er avril prochain que l'actuel dirigeant de Safran Aircraft Engines succédera à Franck HAUN, actuel CEO du groupe franco-allemand. Jean Paul ALARY prendra les rênes d'une société qui a réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros et qui compte à son catalogue deux best seller, le Leopard 2 et le Caesar et est engagée au sein du GME Scorpion dans la production des véhicules Jaguar, Griffon et Serval. Le futur CEO trouvera également sur son bureau deux dossiers lourds, celui du MGCS pour lequel l'année 2025 devrait être décisive et celui de l'évolution du Leclerc. Philippe PETITCOLIN président du conseil d'administration de KNDS s'est déclaré heureux d'accueillir Jean Paul ALARY au sein de l'équipe dirigeante du groupe et se dit convaincu qu'il "stimulera encore le pouvoir d'innovation  et la croissance économique de KNDS."

mardi 3 décembre 2024

LA PROTECTION ACTIVE, UNE CIBLE PRIVILEGIEE !

A ceux qui doutent de l'efficacité d'un système de protection active et de l'intérêt de son montage sur les engins blindés, un cliché publié récemment vient compléter les chiffres fournis par Tsahal il y a  quelques jours. La photo visible ci-dessous montre simplement la protection balistique d'un des éléments du système Trophy sur lequel on peut voir plusieurs impacts de munitions petit calibre. Ceci illustre la prise en compte de l'efficacité du système face aux attaques menées contre les chars, par des adversaires qui cherchent donc par tous les moyens à rendre le système inopérant en visant les éléments explosifs du Trophy. Les composants du système sont devenus, comme les optiques, des objectifs prioritaires pour les snipers ou les tireurs isolés qui espèrent ainsi neutraliser un des composants clés de la protection du char et de son équipage. A méditer par tous ceux qui pensent, ici ou ailleurs, qu'une telle protection est superflue.

jeudi 28 novembre 2024

QUELQUES CHIFFRES INTERESSANTS

La Direction technologique et logistique de l'armée israélienne a publié ces derniers jours de nouvelles données relatives aux opérations menées par Tsahal dans la bande de Gaza et au Sud-Liban. Parmi les nombreux éléments communiqués, Blablachars s'est particulièrement intéressé aux chiffres concernant les véhicules blindés et les chars. On apprend que 90% des engins atteints par des projectiles antichars ou des Engins Explosifs Improvisés (EEI) de forte puissance ont été réparés et remis en service. Le délai moyen pour la réparation des engins est de 20 jours selon les services de maintenance de l'armée israélienne, même si les plus endommagés ont nécessité des durées d'immobilisation supérieures aux 20 jours mentionnés. 90% des problèmes mineurs ayant affecté les engins blindés de Tsahal ont tous été réglés sur la zone des opérations dans des bases d'opérations avancées ou dans des centres logistiques dédiés, sans qu'il soit nécessaire de procéder à leur évacuation. Enfin on apprend que la capacité opérationnelle  est de 88% pour les engins blindés engagés à Gaza et au Sud-Liban et pour certains depuis quatorze mois. 

lundi 25 novembre 2024

VOUS AVEZ DIT SUBSTITUTION ?

Confrontée à la fin prochaine des ERC90 Sagaie, retirés du service opérationnel en 2022 et aujourd'hui employés pour la formation des stagiaires, l'armée de terre réfléchit au remplacement de cet engin qui a été engagés dans la presque totalité des opérations françaises en Afrique et  qui fut le premier engin déployé par la France en 1990 dans le Golfe persique. Le futur engin de substitution de la Cavalerie blindée pourrait s'inspirer de celui employé par une armée dont l'expertise blindée n'est que peu contestable. Pour la formation de ses équipages, Tsahal emploie des Hummer visuellement modifiés qui peuvent être utilisés comme véhicules de substitution mais aussi comme plastron. Comme on peut le voir sur les images, l'équipement de ces engins semble comporter de nombreux éléments destinés à augmenter le réalisme nécessaire à la mise en situation des équipages. La définition de l'engin de substitution destiné à remplace la Sagaie pourrait s'inspirer de cet exemple avec l'utilisation d'un plate-forme existante supportant une tourelle factice, mais dont la configuration pourrait s'inspirer de celle du Jaguar.

LE K2 AU PAYS DES INCAS

L'Amérique du Sud restée jusqu'à présent à l'écart de la vague de modernisation / acquisition des parcs blindés, pourrait devenir un marché prometteur pour les industriels concernés. Alors que le Chili et l'Argentine ont opté pour la remise à niveau de leur flotte, le Pérou a choisi d'acquérir un nouvel engin en remplacement de ses antiques T-54. Cette opération a franchi un tournant important avec la signature le 16 novembre d'un Memorandum of Understanding (MoU) entre FAME S.A.C (Fabrica de Armas y Municiones del Ejercito) et les firmes Hyundai Rotem et STX. Cet accord prévoit le co-développement de véhicules blindés à roues et à chenilles ainsi que les modalités (délais de livraison, spécifications, programmes de formation et de maintenance) de futurs contrats, parmi lesquels celui concernant la fourniture d'une centaine de chars K2 et de 120 véhicules blindés à roues K808 dont le Pérou a déjà commandé 30 exemplaires pour un montant de 60 millions de dollars et qui devraient être livrés dans les prochains mois. Avec ce premier contrat, la BITD sud-coréenne prend pied sur le continent sud-américain dont elle était jusqu'à présent absente. Les industriels israéliens et turcs qui souhaitent développer / renforcer leur position dans la région ont désormais un nouveau challenger dont l’agressivité commerciale et la réactivité pourraient séduire plusieurs pays de la zone, au premier rang desquels le Brésil.