DE L'AUTRE COTE DE LA RUE !

Après avoir évoqué hier les chars présentés par KNDS et les espoirs qu'ils peuvent légitimement faire naître dans la communauté blindée, Blablachars a voulu découvrir les arguments de la concurrence dans une lutte qui s'annonce acharnée pour la conservation des marchés actuels et la conquête de nouveaux clients. Après avoir attendu la fin de l'averse matinale, Blablachars a donc entrepris un court voyage qui l'a amené du côté de Düsseldorf où les engins aux couleurs vives traduisent les ambitions de la firme allemande dans le domaine des blindés mais aussi de passer quelques messages, que les destinataires concernés apprécieront à leur juste valeur.

UNE EVOLUTION A NE PAS MANQUER

Cette première journée à Villepinte aura été placée sous le signe de la chenille, même si elle a commencé chez un industriel plus porté sur la roue que sur la chenille, mais nous aurons l'occasion d'en reparler dans un prochain post. C'est à l'extérieur que la journée a réellement un tour inattendu avec la présence de cinq chars de bataille sur le stand de KNDS désormais entité unique, dont l'unicité est visible dès les premiers pas dans l'espace dédié à la firme. C'est sur un des côtés de cet espace que le visiteur découvre les cinq blindés lourds, témoignant du retour de la France sur le marché des chars de bataille mais aussi de l'évolution de cet engin que de nombreux observateurs donnaient pour mort il y a quelques mois ! 

UNE POSSIBLE MANOEUVRE TRANSALPINE

L'arrêt des discussions entre KNDS et Leonardo relance les hypothèses relatives aux programmes d'acquisition d'un nouveau char et AICS, représentant un investissement de 23 milliards d'euros. Concernant le premier de ces deux projets, le KF-51 aurait désormais le vent en poupe, même si la concurrence reste ouverte avec le Leopard 2A8 et le K2, considéré comme une solution exotique. Pour l'AICS, le consortium COI formé par Oto Melara et Iveco étudie les deux solutions restant en en lice, le CV90 et le Lynx. Bien que les deux engins disposent de nombreuses qualités, le choix du KF-51 donnerait probablement un avantage important au Lynx, également produit par Rheinmetall qui pourrait également assurer une participation italienne au programme MGCS et favoriser la participation des entreprises italiennes à ces deux projets. Eurosatory apportera peut-être des précisions sur le futur de ces programmes et sur ce qui ressemble de plus en plus à une manœuvre de Rheinmetall pour tenter d'imposer le Lynx et le Panther et s'assurer du soutien de l'Italie dans le programme MGCS.

POUR LE CV90 L'EVOLUTION CONTINUE.

Dans un entretien publié à la veille d'Eurosatory, Tarkan Turkcan, responsable de la plateforme CV90 chez BAE Systems Hägglunds a livré quelques précisions sur l'actualité du VCI et ses futurs développements. Après avoir indiqué que la forte augmentation de la demande avait conduit BAE Systems Hägglunds à accroître ses investissements dans ses capacités de production,  T.Turkcan évoque les derniers développements du véhicule. Selon lui ces derniers visent à répondre aux nouvelles menaces tout en conservant l'ADN de l'engin, facteur qui a grandement contribué à son succès, en service dans huit pays et commandé par deux autres. Cette demande a conduit BAE Systems à investir 300 millions d'euros dans la construction de nouvelles infrastructures de production.

DES CV 90 MJÖLNER POUR LES PAYS-BAS

Les Pays-bas ont annoncé aujourd'hui la commande de mortiers de 120mm Mjölner (nom du marteau de Thor dans la mythologie nordique) montés sur un châssis de CV90. Les premiers engins qui fournis par BAE Hägglunds devraient être livrés à partir de 2028 afin de remplacer les mortiers de 81mm embarqués sur des véhicules Fennek. Ces nouveaux mortiers doubles permettront des tirs à des distances comprises entre 7 et 12 kilomètres et seront dotés de capacités C4I destinées à permettre leur intégration dans la chaine de commandement et de tirer des munitions à guidage GPS. Cette acquisition intervient au moment où les premiers CV9035 modernisés commencent à être livrés , faisant de l'engin suédois une plateforme partagée par plusieurs composantes de l'armée néerlandaise. Les Pays-Bas sont le second pays à commander la version mortier du CV90 déjà en service dans l'armée suédoise. Confrontés à des difficultés budgétaires pour l'acquisition de chars lourds, les Pays-Bas pourraient se tourner vers le CV90120 MkIV pour se doter d'un engin "équivalent" à un prix probablement moins élevé. Un tel choix serait pertinent en termes de cout de possession et de formation et confirmerait la pertinence du concept de char médian, représenté par plusieurs engins comme le Lynx 120, le CV90120 et bien sur le M10 Booker américain.

CONSIDERATIONS CHINOISES

Après l'apparition en mai dernier de photos "volées" de ce qui pourrait être le prototype d'un futur char chinois, c'est au tour de la télévision chinoise CCTV 7 d'évoquer les chars et leur rôle dans les conflits actuels et futurs. Pour le média chinois, le conflit en Ukraine a souligné l'inadaptation des chars actuels sur ce qu'il appelle le champ de bataille de l'information. Ce constat appelle donc changements importants pour la conception des prochains chars chinois, qui ne devraient pas être équipés d'un blindage épais ni d'un canon puissant. En revanche, ils devraient être dotés de systèmes de protection active efficaces contre les drones et les missiles, constituer de véritables nœuds de communication capables de piloter des systèmes téléopérés. Dans le domaine de l'armement, le soutien à l'infanterie est privilégié au détriment du combat contre les chars, ce qui pourrait favoriser l'adoption d'un armement dont le calibre ne devrait pas excéder 125mm capable de tirer des munitions polyvalentes. Plus légers, dotés d'une tourelle téléopérée permettant la mise en oeuvre de drones ainsi que leur récupération, les prochains chars chinois devraient également disposer d'une autonomie accrue en vue de leur engagement sur de longues distances, selon le média chinois. 

Même s'il reste théorique et susceptible d'évoluer rapidement, ce tableau en "ombre chinoise" des prochains chars de l'Empire du Milieu confirme l'intérêt de la Chine pour la tendance observée depuis le début du conflit ukrainien, privilégiant des chars plus légers, plus mobiles et plus furtifs dotés de capacités d'agression polyvalentes et d'une protection étendue.

VERS UN CHOC DES TITANS A EUROSATORY, MAIS PAS QUE....

Alors que les préparatifs de l'édition 2024 du salon Eurosatory sont entrés dans leur dernière ligne droite, on commence à en savoir un peu plus sur les matériels présentés par les différents exposants. Dans le domaine cher à votre blog, les informations disponibles montrent que les chars seront omniprésents sur le salon avec des présentations très attendues. On sait déjà que le canon de 130mm de Rheinmetall devrait occuper une place importante sur le stand de la firme de Düsseldorf, probablement installé sur un KF-51 mais également sur une tourelle inédite montée sur un châssis de Leopard 2A4. KNDS a donné aujourd'hui quelques indications sur ses intentions avec l'annonce de la présence de la nouvelle version du Leopard 2, le Leopard 2 A-RC 3.0 selon la dénomination adoptée par le constructeur. A côté de cet engin, le groupe nous annonce la présentation d'un Leclerc Évolution (nom plus évocateur que la suite alphanumérique choisie par KNDS Allemagne pour son dernier-né) équipé d'une tourelle ASCALON® en 120mm. Cette évolution dans le domaine de la puissance de feu s'accompagne de l'arrivée d'un équipier supplémentaire installé en châssis, sobrement baptisé adjoint au chef de char et en charge de la gestion des différents systèmes devant équiper l'engin. A côté de ce Leclerc Évolution, KNDS France qui semble retrouver un gout pour la chenille présente un E-MBT armé de l'ASCALON® Demonstrator Turret ou ADT 140 armé de la version 140mm du canon français, installé dans une tourelle téléopérée. Ces informations nous laissent entrevoir que cette édition du salon Eurosatory pourrait être le théâtre d'un véritable choc de titans blindés, qui pourrait être complété par d'autres exposants dont les matériels exposés ne sont pas encore connus. Ce retour sur le devant de la scène d'un engin que l'on donnait pour mort et oublié pendant de longues années préfigure l'arrivée dans les prochaines années d'engins encore plus innovants dans leur définition et leur conception et dotés de performances accrues. Ci-dessous une petite mise à jour des matériels exposés. 

UNE EVOLUTION INEVITABLE

Selon des informations en provenance d'une source non identifiée au sein du Ministère de la Défense israélien, les prochaines versions des systèmes de protection active Iron Fist d'Elbit Systems et Trophy de Rafael devraient intégrer des solutions de défense contre les drones armés et les munitions rôdeuses. Selon une source anonyme, cette évolution proposée par les deux firmes répond à une demande d'urgence opérationnelle formulée par le ministère de la Défense, à la suite de  la généralisation de ces menaces. Selon cette même source, les tests effectués avec succès pourraient ouvrir la voie à l'intégration de ces systèmes modifiés sur des engins en service parmi lesquels l'Eitan israélien et le Bradley M2A4EI américain. Si les progrès techniques permettent d'envisager une éventuelle généralisation de tels systèmes, la question de leur répartition reste posée, entre un équipement généralisé de tous les engins, ou leur intégration sur des plateformes dédiées à la protection d'une entité tactique. Si Rafael est resté silencieux sur le sujet, Elbit Systems a confirmé que la nouvelle version d'Iron Fist est capable de protéger les chars, grâce à la combinaison de moyens électroniques de veille et de détection associés à des détecteurs électro-optiques comme des caméras thermiques. L'ensemble serait piloté par une intelligence artificielle permettant de détecter et d'analyser la menace en quelques microsecondes avant de déclencher le lancement de la charge de destruction. Cette méthode serait similaire à celle employée pour la protection des chars contre les munitions flèche, contre lesquelles le système israélien revendique une action permettant de ramener l'efficacité nominale du pénétrateur à un niveau pouvant être absorbé par le blindage du char, grâce à la perturbation de la trajectoire du pénétrateur et la modification de son angle d'attaque. C'est donc une évolution inévitable, dans la lutte entre la lance et la cuirasse, qui montre encore une fois la réactivité de l'industrie de défense israélienne et l'importance accordée au char par les responsables militaires israéliens.

UN EUROSATORY A CANONS TIRES !

Un peu plus de deux ans après la publication du teasing de Rheinmetall annonçant la présentation du KF-51 à Eurosatory, en face duquel KNDS et alors Nexter présentaient un E-MBT profondément remanié ainsi qu'un Leclerc rénové à la sauce française. Si Eurosatory 2022 fut l'édition des chars, celle de 2024 devrait être le théâtre d'un nouvel affrontement entre KNDS et Rheinmetall par canons interposés. Alors qu'en 2022 des aléas programmatiques avaient empêché Nexter de donner à l'ASCALON® toute la place qui lui revenait, laissant toute latitude à la firme de Düsseldorf pour promouvoir son canon Rh-130, cette année la lutte pourrait prendre un tout autre aspect comme semble le montrer la communication de KNDS autour de son canon, qui parait bien décidé à démontrer la supériorité de ce nouvel armement sur les solutions actuellement en service ou en cours de développement.

KNDS ET LEONARDO C'EST FINI !

Cinq mois après la publication d'un communiqué officialisant la formation d'une "alliance stratégique" entre Leonardo et KNDS qui avait pour but de créer un véritable groupe européen de défense et de favoriser le développement de la future génération de plateformes de véhicules blindés "notamment le Main Ground Combat System (MGCS)", on a appris hier que le groupe italien mettait fin aux discussions. Au-delà du caractère contradictoire de ces annonces, la décision italienne remet en cause la participation du groupe franco-allemand au développement des futurs engins (AICS) de l'armée italienne mais aussi celle de Leonardo dans le MGCS, au moins avec KNDS. Derrière cette décision, doit-on voir la main de Rheinmetall qui a proposé son Lynx comme base de l'AICS, peut-être en échange d'un strapontin dans le programme MGCS et avant cela des Leopard 2A8 armés d'un canon de 130mm histoire de devenir le premier client du canon allemand ?

DES CENTAURE SUR LE CAILLOU

Après leur livraison en octobre 2022, les Centaure de la Gendarmerie Nationale ont connu leur premier déploiement en juillet dernier, ont été vus dans le Périgord, avant de se retrouver dans le même bateau que leur cousin (éloigné) de l'armée de terre. C'est après un long voyage à bord d'un An-124 que quatre de ces engins ont posé leurs roues sur le Caillou, pour venir renforcer le dispositif de rétablissement de l'ordre. Ils retrouvent en Nouvelle-Calédonie leurs prédécesseurs, les antiques mais encore fringants VBRG (Véhicule Blindé à Roues Gendarmerie) ainsi qu'une poignée de VAB (Véhicule de l'Avant Blindé) presque aussi âgés, héritage de l'engagement des POMLT (Police Operational Mentoring and Liaison Team) armés par la Gendarmerie Nationale en Afghanistan. La diversité de ces véhicules et l'âge de certains ne doit pas nous faire oublier que comme tous les engins, ils sont servis par des équipages, auxquels Blablachars exprime tout son soutien, ainsi qu'à l'ensemble des personnels engagés dans cette difficile mission. 

SORTIE DU PREMIER CV9035 MLU AUX PAYS BAS

Le premier CV9035NL du programme MLU (Mid Life Upgrade) est sorti hier des chaines de la société néerlandaise Van Halteren Technologies. La livraison de ce premier engin modernisé au Pays-Bas fait suite à la sortie en septembre 2022 du premier exemplaire modernisé par BAE Systems Hagglunds en Suède. Ce programme initié en 2021 prévoit la modernisation de 122 véhicules d'ici 2027, qui devront rester opérationnels jusqu'en 2039. Cette modernisation prévoit l'installation d'une nouvelle tourelle équipée du viseur COAPS (Commander Open Architecture Panoramic Sight), d'une nouvelle architecture informatique et du système de protection active Iron Fist d'Elbit Systems, faisant du VCI néerlandais le premier engin occidental de sa catégorie à disposer d'un tel système. Le calendrier de ce programme devrait permettre de permettre à l'armée néerlandaise de déployer ses premiers CV9035 MLU avant la fin de l'année. Une belle modernisation pour un pays qui après avoir été le premier à renoncer à ses engins blindés, souhaite désormais rebâtir une véritable composante blindée mécanisée dont les CV9035 MLU seront une des pièces maîtresses.

UN ASSEMBLAGE QUI POURRAIT ETRE LOURD DE CONSEQUENCES !

Les photos d'un convoi en route vers Eurosatory publiées ces derniers jours par un internaute (@meumeu03) pourraient servir d'illustration au nouveau chapitre de l'histoire du Leopard 2 qui pourrait sceller la réconciliation des "frères ennemis" KNDS Allemagne et Rheinmetall. Alors que nous continuons à nous accrocher au MGCS (Main Ground Combat System) en faisant semblant de croire à la pérennité du Leclerc jusqu'à l'arrivée du "futur du char, notre partenaire allemand continue de dérouler son plan, dont le nouveau chapitre pourrait s'écrire sous nos yeux à Eurosatory. Sans vouloir jouer les Cassandre, on peut aisément imaginer que la mise en œuvre de la stratégie allemande se fera sans aucune considération pour la France et son manque d'attrait pour la chose blindée. 

ENSEIGNEMENTS ET REFLEXIONS AUTOUR DES FUTURS ENGINS BLINDES AMERICAINS

Selon un responsable américain, les programmes de remplacement de l'Abrams e du Bradley doivent intégrer les leçons du conflit ukrainien, sous peine de voir arriver sur le champ de bataille des engins déjà condamnés et pour lesquels plusieurs milliards de dollars auront dépensés en vain. Pour le Général Geoffrey Norman, responsable du NGCV-CFT (Next Generation Combat Vehicle Cross Functional Team) en charge du développement des futurs véhicules blindés de l'armée américaine, cette dernière se concentre sur ce qu'elle considère comme les menaces essentielles pour les véhicules terrestres. Pour le Général Norman, les drones FPV sont un "problème réel" pour les engins blindés, tout comme les autres menaces attaquant par le haut, comme les missiles antichars. Pour suivre au plus près l'évolution de ces menaces, le NGCV a déployé une équipe de techniciens en Europe de l'Est. Les contacts réguliers de cette équipe avec des équipages de chars ukrainiens permet une mise à jour quasi permanente des données relatives aux différentes menaces aériennes, terrestres ou électroniques rencontrées sur le champ de bataille par ces équipages. 

EVOLUTION DE LA TURRA 30

Le salon IDEB qui s'est tenu du 14 au 16 mai dernier à Bratislava  a permis de découvrir une nouvelle évolution de la tourelle Turra 30. Après avoir accueilli des armements variés parmi lesquels le canon CTA de 40mm, la tourelle de la société slovaque EVPU s'est enrichie de nouvelles fonctionnalités avec cette version baptisée Turra-30SA. Pour cette nouvelle déclinaison, la firme tchèque a collaboré avec plusieurs industriels israéliens parmi lesquels IAI (Israel Aerospace industries) Elta Systems. La principale amélioration réside dans l'intégration d'un système de détection acoustique et optique ThunderBullet ELO-5220P et d'un système de localisation optique des menaces Othello, tous deux fabriqués par la firme israélienne. L'armement principal de la tourelle, jusque ici constitué d'un canon de moyen calibre est désormais complété par un lanceur double pour missiles antichars installé sur le côté gauche de la tourelle. Selon son constructeur, la Turra30-SA bénéficie d'une protection de niveau 3, qui peut être complétée par un système de protection active. EVPU a indiqué que cette tourelle destinée à équiper des engins neufs ou devant être rénovés, avait déjà suscité l'intérêt de plusieurs pays en Europe et dans la zone Indo-Pacifique, dont la société slovaque s'est refusée à préciser l'identité.

UN MUST READ !

En ce début de semaine, Blablachars vous signale la parution d'un bel ouvrage sur le meilleur char du monde, le Leclerc. Sous la plume de Marc Chassillan, au coeur de ce projet, on découvre à travers les 300 pages et plus de 650 illustrations ce qu'a été la conception de ce char et les divers projets qui ont accompagnée cette aventure. Après un article assez peu consensuel dont le second degré avait échappé à Blablachars, Marc Chassillan nous dévoile les dessous d'une aventure unique dans l'histoire des blindés français, telle qu'elle fut vécue par un des concepteurs du char. Ces pages passionnantes ne doivent pas nous faire oublier qu'un char est avant tout conçu pour ses utilisateurs, des équipages qui le cas échéant devront aller au combat à bord de cet engin. Au final un ouvrage à ne pas rater, disponible en précommande sur le site de Sophia-Editions, avant sa parution le 12 juin. Blablachars a déjà réservé le sien, en espérant le recevoir avant Eurosatory pour avoir une chance de le faire dédicacer par son auteur !